De la nature printanière, une plume s'est posée dans ma main; j'étais sortie prendre l'air, celui qui vient qu'après s'être givré aux dernières glaces de mars.
Encore une fois ce matin-là, je cherchais comment au mieux aider la vie. Le poids de cette réflexion pesait
si lourd en moi que j'ai failli ne pas te remarquer.
Tu as fait le chemin, pour ainsi dire, les premiers pas, en venant déposer ta fragilité entre mes doigts grossiers.
Et dans un souffle, le monde a changé; ta présence m'a parlé de douceur, de calme et de silence. Tu as chuchoté le bonheur de donner sans rien vouloir retenir, tu m'as montré la légèreté du temps qui passe et, afin que j'en comprenne le sens, tu m'as glissé entre les mains.
Ainsi que les heures, les être et les événements, une plume n'est pas faite pour demeurer en place; tout change, se transforme et se volatilise..
En laissant venir et partir les plumes de la vie, en les prenant délicatement, avec tendresse pour ce qu'elles sont, elles s'arrangeront pour nous tisser des ailes qui feront s'envoler les tristesses anciennes.
D. Delord-Gelek Drölkar
(merci à Elaine pour m'avoir transmis ce texte)
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